JANE AND LOUISE WILSON
I'D WALK WITH YOU, BUT NOT WITH HER
Du 6 au 30 novembre 2021
Commissariat d’exposition : Yann Toma
Sorbonne Artgallery a le plaisir de vous présenter la série de Jane et Louise Wilson intitulée I'd walk with you, but not with her , exposée du 6 au 30 novembre 2023.
Ces photographies à grande échelle révèlent les intérieurs abandonnés et les installations de Pripyat, la ville ukrainienne construite dans les années 1970 pour abriter les ouvriers de l'usine de Tchernobyl, et évacuée après la catastrophe nucléaire de 1986. Cette ville, désormais visitée uniquement par les touristes et les chercheurs, est devenue depuis plus de 25 ans un site du « tourisme noir » (visite de sites dévastés par des catastrophes naturelles ou d'origine humaine).
À travers le motif récurrent d'un étalon placé à l'intérieur de chacun des intérieurs, notre acte d'entrer et de photographier ces espaces, d’arrêter le temps dans ce lieu désormais hors du contrôle humain, interpelle le spectateur. Les photographies nous incitent à regarder vers le passé, dans des espaces vides créés par l'homme, mais les étalons (un moyen de mesure désormais tombé en désuétude, tout comme les bâtiments eux-mêmes) jouent avec les notions d'interprétation et de mémoire sur le fait matériel, sur ce qui est enregistré, mesuré, articulé et analysé. »
« Cette série a été réalisée lors de deux résidences d'artistes dans des sites protégés : l’île Gapado, en Corée du Sud, et la ville d'lse, au Japon.
La construction contemporaine des deux sites est désormais fortement axée sur la préservation de l'environnement, le maintien d'écosystèmes durables et le tourisme qui, dans le passé, s'était longtemps concentré sur la récolte et la vente de fruits de mer. Pendant 3 mois nous avons vécu aux côtés des Haenyo, qui tout comme les Amu au Japon, vivent d'une pratique durable de la pêche et du travail collectif. Cela illustre le lien de sororité dont dépend leur survie; quand elles sont ensemble, elles partagent tout. Les œuvres photographiques des deux résidences capturent la matérialité naturelle des pierres de lave géantes, porteuses d'un mysticisme divin au sein de la culture locale. Nous avons voulu mélanger des oursins et des coquillages sur des piles de pierres de lave et des épouvantails à la surface de l'architecture du sanctuaire, fusionner la découverte avec l'inaccessibilité, la rêverie avec la disparition. »
Les sœurs Wilson s’intéressent particulièrement à l’impact de l’homme sur la planète, et notamment à ce qui se passe lorsqu'un lieu, perçu comme inaccessible, devient objet de désir et de contrôle, pour finalement être abandonné aux forces de la nature et de l'environnement, qui reprennent leurs droits et se régénèrent.
Fascinées par l’inconscient, ces sœurs jumelles créent des images étranges, hallucinatoires et psychédéliques, provocant des chocs visuels faits de contrastes de matières (minéral/organique) et de milieux (terre/mer), mêlant la beauté de la nature à l’architecture abandonnée et au chaos de certains sites tristement historiques.
Ce duo d’artistes, qui fut nominé pour le Turner Prize en 1999, a depuis été exposé dans les plus grands musées du monde (Metropolitan Museum, Getty, Tate, etc).